Qu'est-ce que la dysmorphophobie ?
La dysmorphophobie est un trouble psychologique caractérisé par une préoccupation excessive et néfaste concernant un défaut imaginaire ou mineur dans l'apparence physique d'une personne.
En bref, les individus atteints de dysmorphophobie sont obsédés par des imperfections perçues dans leur apparence.
Pourquoi je vous en parle maintenant ? Car je me suis rendue compte que je souffrais de cette pathologie depuis mon entrée à 18 ans dans une école professionnelle de danse. Quand j'étais adolescente et jeune adulte, je souffrais déjà de dysmorphophobie, mais j'étais surtout complexée par mon visage. Je ne pouvais pas sortir sans maquillage tellement je trouvais mon visage difforme et mon nez trop long (merci les moqueries de mes camarades de classe). Mais je n'avais pas de complexe au niveau de mon corps. J'étais assez filiforme tout en aillant de la poitrine. Quand on rentre dans l'univers professionnel de la danse, on prend une grosse claque car on découvre un monde obsédé par la perfection. Et surtout une perfection inatteignable ! Dans cette école, j'ai découvert le culte du corps de la danse classique. C'est-à-dire, la suppression des formes féminines (poitrine, fesses, hanches, etc...), et une obsession pour la maigreur. L'idéal était même que l'on puisse voir les os des côtes, du bassin, des bras... C'est à ce moment-là que j'ai commencé à me scruter dans le miroir. J'ai commencé à me peser tous les jours, à ne manger que des légumes verts pour perdre du poids. J'ai voulu me faire une réduction mammaire pour pouvoir mettre des justaucorps de danse classique sans brassière. Lors des examens trimestriels, la directrice nous scrutait de la tête aux pieds avec de gentils commentaires comme : "il faut vraiment que tu perdes plusieurs kilos" ; "si tu ne maigris pas, tu ne sera jamais danseuse professionnelle" ; "non mais rentre moi tes fesses". Bien sûr, je n'ai pas réussi à maigrir. Mon rêve était d'être plate et de ne plus avoir de formes comme ces grandes danseuses classiques ou contemporaines. Je n'étais pas assez souple, pas assez maigre, pas assez grande, pas assez belle, pas assez tonique... Pas assez tout ! Mes études de danse ont duré 5 ans. 5 ans à me dire que je n'étais pas assez !!! 5 ans à être aliénée par ce milieu si néfaste. Mon premier déclic pour stopper cette fascination pour la maigreur et la perfection du corps a été la naissance de ma fille. Je ne veux pas qu'elle vive la même chose que moi. Je veux qu'elle apprenne à s'aimer telle qu'elle est, qu'elle apprenne que son corps est beau et qu'elle doit en prendre soin. Que personne ne doit lui dicter sa beauté, car c'est à elle de décider de ce qui est beau. Je ne veux pas qu'elle grandisse avec les diktats féminins de notre société mais plutôt qu'elle les combatte en sachant que c'est à elle de définir sa féminité.
Personne ne devrait décider pour nous ! J'ai commencé à concevoir le Dance Body Sculpt en imaginant un sport complet, ludique et fun. Mais à un moment avec les réseaux sociaux, je me suis perdue. J'ai voulu faire comme tout le monde, mettre de belles photos de moi avantageuses, montrer que le Dance Body Sculpt aidait à se sculpter un corps de rêve, qu'il fallait avoir le ventre plat et les cuisses toniques, etc. Mon deuxième déclic, c'est vous !
À un moment, je me suis rendu compte que ce n'était pas moi. Je suis une professeure qui aime ses élèves. La bienveillance fait partie de ma pédagogie et de ma philosophie, j'ai envie que mes élèves sortent de mon cours en se sentant bien dans leur corps et leur tête. Donc je ne veux plus faire un culte du corps à travers le DBS car ce n'est vraiment pas ce que je veux vous transmettre. Soyez fières de vous, remerciez votre corps.
Hélène
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